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Les brebis pâturent chez les voisins cér Les brebis pâturent chez les voisins céréaliers

François et Debbie Nargeot affrontent la sécheresse avec un stock de foin de l'hiver dernier et des brebis en état grâce aux Cipan.

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« L'année dernière, j'ai proposé à deux voisins céréaliers de m'occuper de l'implantation de leur culture intermédiaire piège à nitrates (Cipan), raconte François Nargeot, installé avec son épouse, Debbie, à La Robelière, dans les Deux-Sèvres. En contrepartie, j'y ai fait pâturer deux lots de brebis. »

 

François a ainsi récupéré une vingtaine d'hectares répartis sur deux sites, à 1,5 km de l'exploitation pour l'un et 5 km pour l'autre. Des surfaces supplémentaires qui ont économisé des fourrages.

Juste après la moisson, à la fin de juillet, François déchaume. Il sème l'interculture à la fin d'août. « L'important, c'est de bien tasser », souligne-t-il.

C'est aussi François qui prend en charge le coût des semences. Il décide d'implanter l'interculture la moins chère possible. Il opte pour du ray-grass italien, pour un prix total de 35 €. Les Cipan sont un peu pénalisées par la sécheresse de début d'automne. Mais elles repartent et il y a suffisamment d'herbe en janvier pour les faire pâturer.

Un bon flushing

En même temps, François et Debbie se lancent pour la première fois dans la lutte de printemps, afin de vendre des agneaux à l'automne. Les Cipan servent de flushing.

Le couple désaisonne deux lots de brebis avec un traitement à la mélovine. 120 mères qui ont agnelé en automne sont mises en lutte avec douze béliers sur 13 ha de Cipan répartis en trois parcelles. Elles commencent à pâturer dès le 15 janvier, jusqu'à la fin de mars. Le trajet se fait à pied, avec l'aide des chiens de troupeau.

François a dû rajouter un lot de 50 brebis qui avaient mis bas en janvier car les brebis se faisaient dépasser par la pousse de l'herbe. Les 7 ha restants accueillent 120 mères qui ont agnelé à la mi-novembre et qui ont été inséminées en mars.

« Les brebis ont râpé l'herbe, sans soucis particuliers, note François. L'idéal est de ne rien laisser pour éviter aux céréaliers d'enfouir de la matière verte. Je vais les voir tous les jours pour éviter qu'elles ne se mettent sur le dos. » La transition alimentaire se fait en douceur.

Après le sevrage, le couple distribue aux brebis de la paille pendant un ou deux jours. Puis elles sortent pendant une semaine sur une parcelle avec un tunnel où elles rentrent tous les soirs.

« Les brebis sont passées d'une note d'état corporel de 1 à 3, estime François. L'herbe jeune est le meilleur flushing. »

Les Cipan sont aussi une marge de sécurité vis-à-vis de la sécheresse. « Il me reste 20 t de foin en stock, se réjouit-il. Même si les intercultures n'expliquent pas tout car le printemps a aussi été précoce. J'ai surtout entamé la sécheresse avec des animaux en état. » L'utilisation des Cipan s'est répercutée sur tout le troupeau, qui a bénéficié de davantage de surface.

De leur côté, les céréaliers n'ont pas relevé de problème particulier sur la culture suivante. « C'est un échange gagnant-gagnant, estime François. Mes voisins paieraient le même prix que moi pour mettre en place leurs Cipan et ils seraient obligés de les broyer. Alors que j'ai besoin d'herbe jeune pour mes brebis. » François et Debbie espèrent pouvoir continuer cette année. En comptant sur une pluviométrie suffisante...

  

 

Le coût

• 35 € de semences de ray-grass italien.

• 120-130 €/ha pour l'utilisation du tracteur, du déchaumeur, du semoir et du rouleau de la Cuma.

 

 

Accepter les contraintes

« Lorsque mes brebis pâturent les Cipan, je ne suis pas sur mes prairies et je dois accepter les contraintes des terres de mes voisins céréaliers, souligne François. Ainsi, je suis obligé d'utiliser un déchaumeur à disque à cause des pierres. Je ne peux pas introduire de colza car les céréaliers l'utilisent dans leur rotation. Eventuellement, je dois passer un coup de broyeur autour de la parcelle avant d'installer des clôtures électriques. » Le principal problème, c'est qu'il y a très peu de haies. Les brebis manquent d'abris. « Elles ne peuvent pas se protéger des vents froids, constate-t-il. Elles n'ont également pas d'ombre en cas de coup de chaud en début d'année. » François doit également libérer les parcelles fin mars pour que les céréaliers puissent implanter la culture suivante.

 

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